« Comment les jeunes de Koudougou se positionnent dans cette ville dite rebelle comme acteurs de la cohésion sociale ? » A cette question, les jeunes de la ville ont proposé leurs apports lors de l’émission Ya’Débat du Studio Yafa organisée en collaboration avec l’ONG Interpeace.
Plusieurs activités sont menées pour promouvoir la paix et la cohésion sociale à Koudougou. « Nous avons créé des espaces de dialogue pour échanger avec nos pairs mais aussi pour faciliter le dialogue avec les autorités locales », affirme Saidou Kouanda, président du conseil régional de la jeunesse (CNJ) du centre-ouest. Ces espaces de dialogue, de son point de vue, permettent aux jeunes de se parler et de se faire entendre. Bien que considérée comme une ville rebelle à cause de manifestations souvent violentes dans la ville, Saidou Koanda assure que les jeunes ont changé de méthode de lutte. « Pendant, le coup d’Etat (ndlr. 2015), par exemple, ils ont brûlé des pneus mais pas sur le goudron », relève-t-il.
Si Koudougou est considérée comme une ville rebelle à cause des manifestations violentes dans la localité depuis 1998 date de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, les jeunes ont évolué selon Koanda. Depuis 1998, la jeunesse de cette ville est considérée comme rebelle. Elle s’était illustrée à travers des manifestations violentes. Mais, les jeunes disent s’investir à travers plusieurs activités pour la cohésion sociale dans cette ville.
Les femmes dans la ville de Koudougou sont également impliquées dans la recherche de la paix et la cohésion sociale selon Djénéba Naon, blogueuse et membre de l’association Retour aux sources. « Elles sont mieux placées pour la préserver. La paix est une affaire de femme parce qu’elle arrive à mettre fin aux conflits », avoue la blogueuse.
Des activités socio-culturelles pour promouvoir la cohésion sociale
Les autorités communales assurent s’impliquer également dans la recherche de la paix et la cohésion sociale avec les jeunes. « Le principe de notre gouvernance, c’est la transparence et la rédévabilité. Nous avons organisé des espaces d’interpellations communautaires. Nous devons rendre compte à ceux qui nous ont mandatés », reconnaît le directeur de cabinet du maire de Koudougou Yacouba Ouédraogo. Le conseil municipal a élaboré un projet de 100 millions financé par des partenaires suisses pour favoriser l’entrepreneuriat des jeunes. Il affirme également que des espaces de dialogue sont organisés avec les femmes parce pour qu’elles soient vecteurs de paix et des agents de renseignement dans un contexte marqué par le terrorisme.
D’autres jeunes ont donné des exemples d’initiatives entrant dans le cadre de la promotion de la paix et la cohésion sociale. En plus des foras, ils affirment organisés des compétitions sportives, des activités socio-culturelles comme des représentations théâtrales dans les lycées. Ils s’appuient également sur la parenté à plaisanterie.
Lazare Kambiré, consultant a Interpeace a fait le point sur les différentes espaces de dialogue organisés par l’ONG. Selon lui, les jeunes reconnaissent qu’ils ont besoin des ainés pour entretenir la cohésion sociale. « Autant les jeunes peuvent être sources conflits, autant ils peuvent servir de levier de cohésion sociale », dit Lazare Kambiré. Les jeunes, selon ses explications, attendent que les autorités respectent les critères d’âge de la jeunesse qui est comprise entre 15 et 35 ans pour qu’ils se sentent réellement pris en compte dans les projets qui les concernent.