Les partis politiques burkinabè se préparent déjà pour le double scrutin prévue le 22 novembre 2020. Ils ont organisé ce week-end des meetings à travers le pays. Etant donné le contexte sécuritaire, les avis des jeunes divergent sur ces rassemblements jugés soit nécessaires ou précipités.
Après l’annonce de la date des élections législatives et présidentielle les partis politiques ont multiplié des rassemblements avec leurs militants. Le parti au pouvoir le Mouvement pour le peuple et le progrès (MPP) a mis en place sa stratégie électorale pendant ce week-end. Le parti prévoit son congrès ordinaire, les 6 et 7 mars 2020 pour préparer la campagne faire des réajustements.
Le parti du chef de fil de l’opposition l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Zéphirin Diabré était, quant à lui, à Manga dans la province du Zoundweogo et à Pô dans le Nahouri pendant la même période pour installer ses structures de base. Dans le même temps, l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) a mobilisé ses militants à Ouahigouya dans le Nord du pays.
A Ouagadougou, des acteurs du secteur informel, ont aussi organisé un meeting pour apporter leur soutien à Kadré Désiré Ouédraogo, candidat déclaré et ancien membre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Certains jeunes trouvent ces rassemblements politiques précipités dans un contexte d’insécurité avec les attaques terroristes récurrentes.
« On est dans une période d’insécurité où les gens ne sont pas tranquilles. J’ai l’impression qu’ils ne pensent qu’à leurs intérêts personnels. Actuellement, le débat doit être axé sur comment lutter contre le terrorisme au Burkina Faso», affirme Dozane Josué agent de liaison. Cet avis n’est pas partagé par Abdoulaye Ouédraogo, laveur de moto
« C’est normal que les gens commencent à se préparer pour les campagnes dans la mesure où la date des élections est désormais connue. Mon souhait, c’est que nos hommes politiques changent de manière de faire en mettant l’accent sur les programmes plutôt que l’achat des voix », estime-t-il. Il souhaite que chaque parti prenne en compte dans son programme la situation sécuritaire.
Officiellement, la campagne n’a pas encore débuté. En attendant, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé au lancement de la révision du fichier électoral le lundi 10 février 2020 à Dédougou.