Confirmation d’un nouveau coup d’Etat au Burkina Faso. Paul Henri Sandaogo Damiba n’est plus le président du Burkina Faso à compter de ce 30 septembre. Le désormais ancien chef de l’Etat arrivé à la tête de l’Etat par un coup d’Etat a été, à son tour évincé du pouvoir par un autre coup d’Etat par un groupe se réclamant du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) dont il était membre.
Nouveau coup d’Etat au Burkina Faso. Paul Henri Sandaogo Damiba, n’aura passé que huit mois à la tête du Burkina Faso. Ce vendredi 30 septembre 2022, un groupe de militaires se réclamant du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a annoncé son éviction lors d’une déclaration lue sur les antennes de la télévision nationale du Burkina Faso. Cette déclaration est signée du capitaine Ibrahim Traoré, Ibrahim Traoré était, avant ce coup de force, chef d’artillerie nommé en mars dernier par Damiba.
Des griefs contre Damiba
Les putschistes ont annoncé la suspension de la constitution, la dissolution du gouvernement et de l’assemblée législative de la transition. Les putschistes ont avancé comme grief au président Damiba « dégradation continue de la situation sécuritaire », « la restauration aux forceps d’un ordre ancien par des actes de nature à remettre en cause l’indépendance de la justice », des « choix hasardeux » et des lourdeurs administratives ».
Les putschistes ont décrété la dissolution de la suspension de la constitution, la dissolution de la charte de la transition, le gouvernement, l’assemblée législative de la Transition, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre. Ils ont également annoncé la suspension des activités politiques et des organisations de la société civile.
Les évènements ont débuté aux environs de 4h du matin ce vendredi 30 septembre 2022. Des tirs ont été entendus dans certaines casernes de la ville de Ouagadougou. Un groupe de militaires a encerclé certains plusieurs artères clés de la capitale.
Les voies menant à la présidence du Faso, au quartier Kossyam et la zone administrative qui abrite plusieurs ministères et le siège de la télévision nationale sont restées bloqués pendant toute la journée par des militaires. Aucune information n’a filtré plongeant la population dans la confusion pendant toute la journée. Les tirs qui avaient été interrompus ont repris aux environs de 12h avant de cesser une heure plus tard.
Des manifestations pro russe
Pourtant, au cours de la journée la page Facebook de la présidence du Faso a publié un communiqué annonçant un « mouvement d’humeur de certains éléments des forces armées » et appelé la population à la prudence. Une manifestation spontanée s’est tenue au niveau de la place de la nation, située en face du camp Guillaume Ouédraogo. Ces manifestants réclamaient la démission de Paul Henri Sandaogo Damiba et la libération du colonel Zoungrana. Certains de ses manifestants avec des drapeaux aux couleurs de la Russie ont réclamé une coopération avec ce pays.
La veille, à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, des commerçants ont également manifesté pour demander la démission du président Paul Henri Sandaogo Damiba suite à l’attaque d’un convoi de ravitaillement de la ville de Djibo, sous blocus depuis le mois de février, par des groupes armés le lundi 26 décembre. 11 ont perdu la vie avec 28 blessés dont un volontaire pour la défense de la patrie selon la version officielle. 50 civils étaient portés disparus.
Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat le 24 janvier 2022 contre Roch Marc Christian Kaboré, réélu pour un deuxième mandat en novembre 2020. Le Burkina Faso vit depuis 2015, une crise sécuritaire marqué par des attaques à caractère terroristes ayant causé 1520 012 déplacés à la date du 20 septembre 2022 selon OCHA.