Depuis le 27 février, les artistes burkinabè passent à la caisse du Bureau burkinabè des droits d’auteurs (BBDA) pour percevoir leurs droits. Les montants perçus vont de 2000 F CFA à 4 millions de F CFA représentant les droits de reproduction mécaniques et les droits liés au téléchargement de sonneries pour les téléphoniques mobiles entre autres. Comme à chaque répartition, des voix s’élèvent, notamment celles des jeunes musiciens, pour dénoncer la gestion des droits d’auteurs de 2019. Pourtant pour le directeur général du BBDA, ces droits ne doivent pas faire polémiques.
Au Bureau burkinabè des droits d’auteurs ce vendredi 28 février, l’affluence est morose. Les sourires se font rare sur des lèvres. Dans un kiosque à l’intérieur du BBDA des artistes échangent en attendant chacun son tour. Visiblement certains artistes à l’image de la jeune rappeuse Talyane ne souhaitent pas faire de commentaire sur leurs dues ‘’ Non, non et non ; pas de commentaires sur le montant’’ dit-elle le sourire du coin des lèvres. La rappeuse a été inactive l’année dernière. Elle explique que ses droits ont relativement baissés.
Talyane déplore néanmoins le montant perçu ‘’ j’ai plein de musique qui sont en téléchargement sur les plateformes de téléphonies mobiles mais elles ne sont pas rémunérées comme il se doit. J’ai fait des réclamations, mais rien pour le moment’’’, s’exclame-t-elle.
Fleur, artiste chanteuse préfère aussi ne pas dévoiler ses droits. ‘’ C’est confidentiel, et je suppose que c’est à la hauteur de ce que j’ai fait comme travail ’’ soutient la jeune artiste. Elle estime toutefois ce pécule ne permet pas à l’artiste d’investir.
Plus de 2 milliards de F CFA ont été collectés en 2019 selon le directeur général du BBDA, Wahabou Bara. ‘’ C’est inédit et c’est clair que les artistes dont les œuvres ont été bien exploitées empocherons gros ’’ explique Wahabou Bara. Cette année l’artiste Floby et Dez Altino arrivent en tête de ces droits d’auteurs avec plus de 3 millions de FCFA.
Il invite les artistes dont 80% au Burkina sont autodidactes à s’approprier des opportunités du numérique. ‘’ Le talent est certes inné, mais il faut compléter par la technique à travers les formations et à saisir les opportunités du numérique parce que le numérique est le futur’’, conclut-il.