Le Burkina Faso est bien présent à la 27e Conférence des Parties (COP) sur les changements climatiques. Depuis le 7 novembre et ce jusqu’au 18 à Sharm El Sheikh en Égypte, les débats se mènent, sur fond d’appel à la création d’un mécanisme pour que les pays riches indemnisent les pays pauvres, plus vulnérables au changement climatique. Participant à cette grand-messe du climat, le jeune burkinabè Alassane Nakandé, point focal de la convergence globale des luttes pour la terre et l’eau explique que le Burkina a plaidé pour la mise en place d’un fonds spécial sur les questions de pertes et dommages causés par les changements climatiques.
Comment évaluez-vous la participation du Burkina à la COP
Le Burkina Faso est fortement représenté par beaucoup de jeunes, les ONG, toutes les couches socio professionnelles. Nous nous sommes organisés pour participer aux différentes commissions thématiques. Sur les questions de pertes et dommages, nous avons envoyé un document de plaidoyer qui porte sur le financement. Nous militons pour cela afin qu’on crée un fonds spécial sur les questions de pertes et dommages.
Nous avons aussi la thématique adaptation. Là nous avons des volets comme l’agriculture et nous avons participé au groupe de travail, comme nous ne sommes pas dans des instances de décisions. Avec la convergence et le Burkina nous militons pour une agro écologie paysanne pour que ce soit une alternative viable au changement climatique.
Nous avons également participé à la thématique des jeunes. Les jeunes ont pu présenter leurs initiatives, ceux du Burkina avec OXFAM ont partagé des expériences.
Le Burkina a également participé à la thématique sur le genre avec des représentantes et la convergence. C’est ce que je peux dire sur les trois jours de travaux.
Que pensez-vous des discours officiels des présidents. Est-ce réalistes ou est-ce juste des promesses ?
On se réjouit déjà qu’il y ait eu une fenêtre ouverte sur l’agriculture. Globalement on ne sent pas beaucoup de certitude par rapport aux éléments qui ont été posés par la société civile. Nous attentons toujours de voir. Pour le moment, les discours sont toujours similaires. Mais les gens sont toujours en train de plaider pour que le message leur soit porté.
Il faut compenser les souffrances des populations quant aux dégâts sur le changement climatique. Le Burkina a par exemple souffert cette année des effets du changement climatique, il y a eu des inondations. Le Burkina a donc mis son focus sur les questions de pertes et dommage sur la mise en place d’un fond sur cela.
Pensez-vous qu’on peut véritablement parler d’union africaine ?
C’est une véritable question. Comme je vous l’ai dit, le Burkina a amené un document de plaidoyer, d’autres aussi ont envoyé leurs documents de plaidoyer. Vous voyez déjà que ça flotte, la synergie n’est pas bien prise, mais sur certaines thématique, ça va. Sur les questions d’agro écologie, il y a une vision commune. En dehors de cela, il y a beaucoup de dispersion.
Est-ce qu’il y a un message que vous voulez passer aux jeunes ?
L’élément clé, c’est la solidarité. Il y a beaucoup d’initiative des jeunes, malheureusement on ne met pas en commun les choses. Il faut unifier les différentes questions et les porter en une seule voix, c’est ainsi qu’on va nous écouter. Sinon chacun dit qu’il met la priorité là, et par fini, tout devient prioritaire et c’est clair qu’on ne va pas nous écouter. On ne peut amener mille priorités, ce n’est pas possible. Si par exemple au niveau des pays sahéliens ou des pays de l’Afrique portaient la question des pertes et dommages, on aurait eu une oreille plus attentive.
Que dites-vous aux leaders mondiaux ?
La jeunesse est débout, cela peut être un danger si on ne l’écoute pas. Les crises, politiques, socioéconomiques peuvent s’amplifier. Parce que les jeunes se sentent menacés, leur avenir est incertain. Ils peuvent avoir d’autres comportements, alors que c’est l’occasion d’instaurer un climat de paix, de dialogue.
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Aux chefs d’Etat, au-delà de la COP, il faut qu’ils essaient de mettre des fonds propres pour la jeunesse pour les accompagne dans les initiatives de lutte contre le changement climatique. Aussi par rapport à l’annulation de la dette. Tous les fonds liés au climat ne doivent pas comporter un volet sur la dette. C’est une question fondamentale qui pèse sur les générations à venir.
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