Fini l’hivernage au Burkina. L’heure est à la récolte. À Koudougou, dans la région du centre ouest, les agriculteurs rendent grâce à dame nature pour la bonne saison agricole. Les greniers seront pleins, malgré l’augmentation du prix des engrais cette année.
À Zoula, localité située à 5 Km de Koudougou sur la route de Réo, Edmond Baziomo a cultivé du maïs, du haricot et du mil sur une superficie de 3 hectares. Le maïs, bien dressé et les arachides déjà récoltés présentent visiblement le bilan de la saison. Le jeune homme se dit satisfait de la saison de cette année. « Dans mon champ, les récoltes ont bien donné. Il y a eu la pluie et on espère récolter beaucoup », dit-il.
Dans le champ voisin, un père de famille avec ses trois enfants. Dans leur vaste champ de maïs, du petit poids, du haricot, et de l’arachide. La petite famille récolte l’arachide qu’elle rassemble en tas juste à l’entrée du champ. Dieu a fait grâce, dit le père Olivier Badolo en regardant le ciel, les bras croisés comme s’il remerciait « Ciel ». « Cette année-là, on ne s’attendait pas à avoir la pluie mais Dieu a vraiment fait grâce. On a eu plus que ce qu’on attendait et c’est vraiment la joie ».
Même constat dans le champ voisin. Hamidou Zio a commencé à récolter le petit poids dans son champ. Il reste l’arachide, le mil et le maïs. Une dernière pluie lui facilitera le travail. « Actuellement nous sommes en train de récolter. La terre est sèche mais avec une ou deux pluies, ça va aller plus vite » souhaite-t-il.
Le coût élevé des engrais
Courbée dans son champ de haricot et d’arachide sous le soleil, Rosalie et ses deux filles s’activent à arracher les mauvais herbes avec des pioches afin de récolter les arachides. La saison a été fructueuse et la dame ne cache pas sa satisfaction. Seulement, le coût élevé de l’engrais ne leur a pas permis de gagner plus. « L’année dernière, nous avons acheté le sac d’engrais à 10 000 F mais cette année le prix est passé à 35 000 F. Je n’ai pas d’argent pour acheter donc j’ai pris un seul sac que j’ai utilisé pour le mil. Là-bas ça a bien poussé mais pour le maïs et le haricot il n’y a pas eu d’engrais donc ça n’a pas bien produit » regrette la dame.
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Donald Bado achète l’engrais chaque saison agricole pour toutes les semences de la grande famille. Dans son champ, le maïs n’a pas bonne mine. Blanchies par le soleil, certaines tiges ne portent presque toujours pas de maïs. La raison, le maïs a été privé d’engrais à cause de l’augmentation des prix sur le marché. « L’année dernière, j’ai acheté 5 sacs d’engrais mais cette année, c’est trop cher donc j’ai juste acheté un sac que j’ai utilisé pour le mil et le haricot. Le maïs, sincèrement je n’aurai pas beaucoup mais je rends grâce à Dieu déjà » se contente-t-il.
Bien remplir son grenier
Grâce à la bonne pluviométrie, les agriculteurs de la région du centre ouest espèrent nourrir leurs familles en attendant la prochaine saison. « Ce que nous avons récolté, c’est pour notre consommation et on va partager un peu avec les oncles, les frères et tantes » dit Olivier Badolo. Maxime Bama, lui également, sa récolte servira à nourrir sa famille. Cette année, vendre ne fait pas partie de ses intentions. « Nous n’allons pas vendre. Nous avons eu un peu de maïs, du haricot, du petit poids, du mil donc nous allons stocker dans notre grenier et en consommer en attendant les pluies de l’année prochaine ».
Une décision encouragée par le directeur régional de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques de la région centre-ouest qui invite d’ailleurs les agriculteurs à opter pour le warantage pour ne pas brader leurs productions les récoltes. « Pour ceux qui ont des besoins ou des dépenses, il serait bien que ces agriculteurs s’organisent en coopérative pour aller demander un prêt en banque et ils donnent leurs récoltes comme garantie. Au moment où les coûts des vivres augmentent sur le marché, ils sortent les récoltes stockées pour vendre. Ensuite, ils remboursent la banque et gardent le reste, ça fera plus de gain » a soutenu Amadou Lingani.
Fayshal Ouédraogo