S’il y a bien une chose qui fait l’unanimité à Koudougou, dans la région centre ouest du Burkina Faso, c’est le développement du secteur hôtelier. Située à une centaine de kilomètres, cette ville accueille du monde de tous les secteurs qui vient le plus souvent pour diverses activités d’ordre professionnel ou culturel.
À l’entrée de Koudougou en provenance de Ouagadougou, dès le quartier dit des forces vives, une dizaine de plaques signalétiques plantées au bord de la route. Sur chaque plaque, un nom d’hôtel, de résidence ou encore d’auberge avec une flèche indicative. Plus loin, à environ 2 km au centre de la ville, se dressent des logements en étage avec divers standings soigneusement construits pour accueillir la clientèle.
Des hôtels de standing de trois à quatre étoiles, des résidences privées avec des villas meublées, des auberges avec des dortoirs variés. Dans chaque résidence, l’accent est mis sur la qualité de la peinture, les carreaux pour retenir l’attention des passants. Bref, chacun peut y trouver son compte lors de son séjour.
Un tour à l’hôtel Ramonwende, de standing 4 étoiles, situé au quartier Burkina, des travailleurs d’une ONG de passage discutent pour avoir des chambres. Après quelques minutes d’échanges, les deux parties tombent d’accord sur le prix, négociable. Les clients, sacs et valises en main se dirigent vers l’ascenseur pour rejoindre leurs chambres au premier étage.
Source de création d’emploi et de richesse
Le nombre élevé des complexes hôteliers dans la ville de Koudougou est source de création d’emploi pour les acteurs. Adjararou Sanou est l’une des pionnières du service traiteur à Koudougou. Son idée de créer son restaurant part du constat du nombre d’hôtels élevé à Koudougou. Elle décide alors de mettre en place son restaurant, un service-traiteur pour en profiter. « Depuis quelques années y a beaucoup de résidences, d’auberges, d’hôtels à Koudougou. Il y a beaucoup de séminaires et d’ateliers qui se tiennent à Koudougou. Donc, il y a également un besoin en alimentation. Voilà pourquoi nous avons pensé à lancer un service traiteur et nous livrons lors des ateliers, conférences, etc. », explique-t-elle.
Michel Nazotin responsable d’une résidence avec 18 chambres estime que la prolifération d’hôtels dans la ville de Koudougou est une opportunité d’emploi pour les jeunes. « Nous avons une dizaine de personnes qui travaillent avec nous à temps plein et qui sont payés chaque mois. Il y a aussi des contractuels et tout cela contribue à la création d’emploi », assure-t-il.
Un apport économique considérable
Au-delà de la création d’emploi, le secteur de l’hôtellerie contribue au rayonnement économique de la ville de Koudougou. Les responsables d’hôtels ont obligation de payer des taxes de développement touristiques qui s’appliquent en fonction de la catégorie du logement. « Les catégories moyennes telles que les résidences et les auberge payent, il est retenu 200 FCFA pour chaque personne qui passe la nuit dans ces lieux. Ces fonds sont collectés et reversés aux impôts à la fin du mois », explique Michel Nazotin.
Un apport économique assez considérable pour l’économie de la région selon Fousseni Mien, directeur régional de la culture du centre ouest. « Selon les données statistiques que nous récoltons, par mois, les hôteliers engrangent des recettes à hauteur de 200 à 300 millions. Par an ça va dans les 2 à 3 milliards » a-t-il déclaré. Cependant certains promoteurs de complexes hôteliers ne respectent les textes en vigueur. Ainsi des actions sensibilisations sont entreprises afin de changer les choses.
Fayshal Ouédraogo