Le préservatif, moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non voulues. Mais pour l’acheter, c’est tout un problème pour certains jeunes. En pharmacie ou en boutique, l’achat du préservatif est un moment de stress pour certains. Des boutiquiers racontent qu’en présence de plusieurs clients, certains jeunes ont leurs astuces. Ils disent vouloir le bonbon de deux personnes.
L’air amusé, Seydou sawadogo, un jeune commerçant se rappelle de la première fois q’il devrait acheter des préservatifs. « Ça n’a pas été facile parce qu’il y avait plus de 4 à 5 personnes dans la boutique je voulais attendre 2 à 3 minutes le temps les gens partent. Mais c’était, quand une personne sortait, d’autres venaient », raconte Seydou.
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Prenant son courage à deux mains, il décide d’affronter sa peur et surtout les regards. «Je suis entré et Dieu merci je savais où se trouvaient les préservatifs donc je suis allé directement là où sont entreposés. J’ai dit au boutiquier voilà j’ai enlevé ça c’est combien ? il m’a donné le prix et j’ai payé et je suis parti ». Un ouf de soulagement. Avec le temps, c’est avec humour qu’il raconte souvent son histoire à d’autres camarades.
D’autres jeunes par contre n’ont aucune gêne à s’acheter des préservatifs. Peu importe l’heure, le lieu ou la personne en face, ils disent être à l’aise pour se procurer de ce qui selon eux, participe à la préservation de leur santé. C’est le cas de Hamza, 20 ans.
« Moi-même j’aime aller acheter la capote lorsqu’il y a assez de monde à la boutique pour qu’ils sachent que j’utilise la capote pour mes rapports sexuels. Lorsque j’arrive à la boutique je dis à haute voix ‘’boutiquier que je veux la capote et les gens tournent le regard vers moi mais ça ne me fait pas honte car c’est pour ma santé », explique le jeune avec fierté.
Les astuces de bonbons pour deux personnes
Housein (nom d’emprunt) un homme environ 28 ans lui a sa technique pour se procurer les condoms. « Lorsque je vais à la boutique acheter la capote, j’indexe la capote en disant que je veux le biscuit et le boutiquier va l’enlever me donner. Imaginer que je sois l’imam du quartier ou un grand religieux et que j’arrive à la boutique dire que je veux la capote, les gens vont dire que ‘l’imam aussi dèh pourtant ils sont tous dedans », déclare-t-il, tout en pouffant de rire.
Dans les quartiers, les boutiquiers sont de véritables boites noires en matière du marché des condoms. Ils voient venir tout le monde, chacun avec sa technique pour se procurer du précieux moyen de protection.
Elie un boutiquier confirme que certains jeunes ont honte lorsqu’il s’agit d’acheter les préservatifs, surtout en présence de plusieurs autres clients. Ils utilisent les noms comme bonbon de deux personnes ou simplement le bon bonbon.
« Il y a des jeunes qui viennent acheter des préservatifs chez moi. Mais souvent quand ils viennent, il y a d’autres qui me disent donne-moi bonbon de deux personnes, certains aussi disent donne-moi le bon bonbon. Parfois il y a n’en qui viennent et lorsqu’il y a beaucoup de gens ils repartent », précise le boutiquier. Mais ajoute-t-il, au regard des différentes expériences, il lui arrive de déchiffrer la volonté d’un client et le satisfaire sans l’embarrasser.