Trois ans après la construction des infrastructures en marge du 11 décembre à Tenkodogo, le constat est triste. Aucun suivi, aucune gestion adéquate de ces biens publics. Conséquences, des salles fissurées, des tables cassées et des caniveaux bouchés par les ordures. Studio Yafa est à Tenkodogo pour situer les responsabilités avec trois invités et un public réactif. Pour les autorités, il faut une implication de tous les acteurs de la région pour entretenir et pérenniser les infrastructures.
Sur le plateau, les invités sont unanimes sur un point. Les infrastructures construites dans le cadre du 11 décembre 2019 contribuent à booster l’économie de la région du centre-est. Arzouma Bayogo, directeur régional de l’habitat rappelle l’apport de ces investissements pour la région. « Grâce aux festivités du 11 décembre, Tenkodogo a bénéficié d’une salle polyvalente de 500 places, d’une place de la Nation, un stade régional, une cité, etc. ».
Maimouna Yabré, restauratrice soutient l’initiative car elle permet de créer surtout un cadre de divertissement pour les jeunes de la région. « Avec le stade régional, les jeunes s’épanouissent » dit-elle. Claude Kéré, responsable du service domanial à la mairie de Tenkodogo abonde dans le même sens et souhaite que l’initiative perdure. « Toute la population de Tenkodogo est d’accord qu’après la construction des infrastructures, la ville est en marche. Nous souhaitons juste que la sécurité revienne et que la fête tournante se poursuive » a-t-il soutenu.
Dégradation des infrastructures
Environ 2 milliards de francs CFA ont été injectés dans la réalisation des infrastructures à Tenkodogo. Trois ans après les festivités, certaines réalisations entreprises comme les caniveaux ne sont pas allés au bout. Ces canaux censés réguler l’eau vers les barrages et réduire les risques d’inondations constituent depuis 2019 des tombeaux à ciel ouvert selon Mme Balima Awa, participante parmi le public et responsable des femmes « pagb naaba ». « À plusieurs reprises, il y a eu des accidents de circulation et les victimes tombent dans les caniveaux et meurent tout simplement parce qu’il n’y a pas de dalles qui referment » regrette-t-elle.
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Pour ce qui est des infrastructures, le constat est amer soupire Pierre, un autre participant du public qui ne cache pas son mécontentement. « Le gazon du stade régional est en mauvais état, certaines salles sont fissurées avec des tables cassées. En saison des pluies, on a du mal à distinguer les pavés des sols. Tout le monde y entre et fait ce qu’il veut sans interdiction » regrette-t-il.
À qui la faute ?
Arzouma Bayogo veut situer les responsabilités. Il accuse le conseil régional et la mairie de n’avoir pas joué leurs rôles « Après la réception, nous avons confié la gestion des infrastructures au conseil régional et à la mairie mais ils n’ont jamais fait le point sur l’état de ces infrastructures parce que ni le conseil régional ni la mairie ne nous a fait un retour par rapport à la gestion ».
Pourtant poursuit le responsable de la mairie, il n’y a pas que la mairie qui doit veiller sur ces infrastructures. Il y a aussi les populations. Il faut un engagement de part et d’autre. « Par exemple les canaux, qui ne sait pas qu’il ne faut pas y déverser les ordures. Il faut que chacun interpelle son voisin ou vienne dénoncer ces actes à la mairie » a-t-il répliqué.
Non rétorque Maïmouna sans attendre. « C’est à la mairie de sillonner les artères de la ville et d’interpeller les gens par rapport à la gestion du bien public et même s’il le faut, imposer des amendes à ceux qui enfreindront aux règles. S’il faut dénoncer son voisin, y a lieu d’avoir peur car notre cohabitation et vivre ensemble sont menacés » a-t-elle déploré.