Masques chirurgicaux, masques à filtre, masques haute couture, foulards ou cache-nez : à Ouagadougou, l’obligation du port du masque est respectée par certains citoyens. Mais d’autres affirment avoir des problèmes de respiration lorsqu’ils le portent.
L’image est impressionnante ce lundi 27 avril en circulation. Des masques chirurgicaux, de fabrications locales en pagne Fasodanfani, des cache-nez habituels en tissu ou en polyester, cousus ou bricolés, de nombreux usagers portent des masques qui cachent la bouche et le nez. Objectif, se protéger contre l’épidémie de Covid-19 mais aussi respecter la mesure gouvernementale qui rend obligatoire le port du masque à partir de ce jour. Mais, certains dérogent à la règle. « Quand je porte le masque, j’étouffe. C’est pour cela que je ne porte pas ça. Mais quand je vais à la banque, par exemple, je porte », explique-t-il avant de faire sortir un cache-nez de sa poche et le présenter en signe de bonne foi.
Le masque couvrant sa bouche et le nez, Valérie dit avoir pris ses précautions pour se protéger contre l’épidémie de Covid-19. « Je portais déjà le masque avant qu’on rende le port obligatoire. Donc, cela ne me dérange pas. Je pense que c’est une bonne chose parce que l’objectif c’est de se protéger contre la maladie », fait savoir la jeune dame.
Arrêté devant un feu tricolore non loin de la Maison du peuple de Ouagadougou, Adama compte profiter de cette mesure pour faire de bonnes affaires. Il propose aux clients divers masques. « En tout cas aujourd’hui, ça marche bien. Il y a des gens qui disent qu’ils ont oublié pour eux à la maison et qui s’arrêtent pour acheter », affirme le vendeur interrompu par des clients.
Amado Soré salue l’initiative du gouvernement d’imposer le port masque à tous les Burkinabè. Mais, il déplore l’absence de mesures d’accompagnement : « Ils disent qu’ils ne vont pas subventionner les masques. Alors qu’il y a des gens qui n’ont pas 300 francs CFA pour s’acheter un masque. Il y a des gens qui peuvent faire toute une journée sans avoir 500 francs CFA. A ces personnes, il est difficile d’imposer le port du masque ».
Le gouvernement du Burkina Faso a décidé de rendre obligatoire le port du masque- à compter de ce 27 avril- dans le cadre de la riposte contre la Covid-19. L’armée a été mobilisée pour fabriquer des masques pour les enseignants, les élèves et des personnes vulnérables.