Des Ouagalais ont du mal à respecter la mesure concernant le port obligatoire du masque imposée par le gouvernement pour faire barrage à l’épidémie de la Covid-19. Certains jeunes se disent favorables à des sanctions contre les contrevenants.
Le constat saute à l’œil. En circulation, certains l’accrochent au guidon de leur moto. Dans des kiosques à café, des magasins de commerce, des jeunes s’y retrouvent sans masque de protection contre la Covid-19. « J’ai un masque. Mais c’est difficile de le porter pendant toute la journée sous cette chaleur », se justifie Aminata, une vendeuse qui garde son cache-nez dans son sac.
André Bagayan serveur dans un restaurant dit n’avoir pas porté de masque faute de moyen. « Au début, les gens ont couru pour acheter les masques parce qu’ils pensaient qu’on allait les frapper. Mais comme ce n’est pas le cas, on a rangé les masques », explique-t-il tout en reconnaissant son importance.
Des sanctions
Le masque couvrant bien le nez et sa bouche, Lionel Kougbé, agent commercial déplore un relâchement dans le respect de la mesure. « Il faut sanctionner. Dans d’autres pays quand on te voit sans masque dans la rue, c’est suivi d’amende. Je pense que l’Etat burkinabè doit sanctionner », soutient le jeune homme toutefois opposé à l’usage de la force.
Le porte-parole du gouvernement Remis Fulgance Dandjinou a fait savoir que les autorités locales opteront pour la sensibilisation avant d’envisager des mesures répressives contre les contrevenants. Selon Arnaud Zampebré avocat à la cour, aucune mesure juridique n’accompagne la mesure du port obligatoire du masque dans le cadre du Covid-19.
Mais l’obligation du port du masque peut, selon lui, être intégrée dans les mesures d’hygiène à respecter. « Lorsque l’Etat d’alerte sanitaire est décrété, et que les mesures d’hygiène sont prises. Les contrevenants peuvent se voir infligés soit des amendes soit des peines privatives de liberté », informe-t-il. Les amendes peuvent aller de 5 mille à 30 mille francs CFA ou des peines privatives de libertés de 5 à 15 jours d’emprisonnement.
Le port obligatoire du masque et du cache-nez a été imposé au Burkina Faso à l’issue du conseil des ministres du 27 avril 2020.