Depuis deux mois, certains acteurs du système éducatif vivent dans la crainte d’une année blanche en raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de la Covid-19. Mais l’année scolaire peut être « sauvée » ou « rattrapée » selon des acteurs qui souhaitent une meilleure implication des associations et syndicats dans les concertations.
«Le gouvernement a une responsabilité, c’est de travailler à ce que nous terminions l’année scolaire 2019-2020 dans le respect des conditions sanitaires », assure Adama Bologo directeur de cabinet du ministère de l’éducation nationale (MENA). Invité de l’émission Ya’Débat du Studio Yafa, il justifie le report de la rentrée scolaire du 11 mai au 1er juin par l’obligation de mettre les masques à la disposition de tous les élèves. « Au Burkina, on a mis un accent sur la sécurité sanitaire . Il ne faut pas payer n’importe quel masque au bord de la route pour donner aux élèves et nos personnels », insiste Adama Bologo.
Pour Souleymane Nignan de l’union nationale des parents d’élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina, une implication de tous les acteurs dans la prise de décision aurait permis un retour dans les classes dès le 11 mai. « Nous aurions préféré qu’on nous dise d’accompagner avec les masques, cela allait se faire. Aujourd’hui, la préoccupation de tout parent, c’est au niveau de la santé de son enfant. Personne n’acceptera envoyer son enfant à l’école sans lui offrir un masque », fait-t-il savoir. Selon lui, il est plus facile de fournir les enfants en masques que mettre en place les kits sanitaires dans les écoles. Mais, il se dit confiant : « Nous nous convainquons qu’il n’y aura pas une année blanche».
Si le gouvernement espère un retour en classe le 1er juin prochain, Harouna Sana, représentant la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche, estime qu’il faut remplir certaines conditions avant la reprise des cours. « La réouverture peut se faire mais dans un contexte qui garantie la santé et la sécurité des acteurs et des communautés, met en garde Harouna Sana qui rassure néanmoins, nous avons du temps devant nous pour achever l’année scolaire ».
Si la question de l’imposition de l’Impôt unique sur les traitements et les salaires (IUTS) sur les salaires et primes n’est pas une condition pour la reprise des cours, affirme Harouna Sana, il prévient que le gouvernement doit rétablir les salaires suspendus de certains enseignants pour fait de grève.
L’émission Ya’Débat est diffusée à partir de ce samedi 16 mai 2020 sur l’ensemble de nos radios partenaires.