Le constat est affligeant dans certains abattoirs : non usage des lave-mains, non respect port du masque et non-respect de la distanciation physique. Le non respect de ces mesures est un facteur à haut risque de propagation de la Covid-19 selon des spécialistes.
A l’abattoir de Saaba, commune à la périphérie de Ouagadougou, une forte odeur de chair fraîche mélangée à celle de fétide de détritus accueille le visiteur dès l’entrée. De l’eau usée mêlée à des déchets s’écoulent d’une fente de l’air d’abattage. Quelques têtes de cabris attendant d’être dépecées traînent à même le sol. Un jeune homme, sans aucun masque de protection nettoie une partie de l’air d’abattage.
A l’entrée, deux lave-mains sont disposés. Le premier ne contient aucune goutte d’eau et semble être à sec depuis plusieurs jours. Le deuxième, cassé, traîne par terre. Près d’une dizaine de jeunes bouchers déambulent dans la cours exécutant des tâches diverses en groupe sans respect de la distanciation physique ou seul. Aucun d’entre eux ne porte un masque. « Mais de toutes les façons, il n’a jamais été dit qu’une personne issue de notre abattoir a été victime de la Covid-19 », se défend Moumouni Sokondé, jeune boucher, interpellé sur le non-respect des mesures barrières au sein de l’abattoir.
Rimbedo, un autre boucher ne porte pas de cache-nez. Il reconnaît avoir du mal à porter régulièrement cet outil de protection lorsqu’il se trouve à l’abattoir. « Au moins, quand je vais en ville, je mets le cache-nez. Mais si je vous dis que je le mets lorsque je suis ici, je vous aurais menti », lance Rimbedo l’air gêné.
Néanmoins, ces jeunes hommes reconnaissent que le non-respect des dispositions recommandées par les autorités sanitaires et gouvernementales peut être des sources de contamination compte tenu du fort taux de fréquentation de l’abattoir. « C’est vrai que c’est un lieu de brassage. A partir de 4 heures ou 5 heures, il y a du monde ici. Les gens ici viennent de partout pour vendre le bétail ou en acheté. Je suis conscients qu’ils sont en contact avec beaucoup de personnes », admet Sokondo.
A l’abattoir frigorifique de Ouagadougou toutes les dispositions semblent avoir été prises. Le mercredi 20 mai aux environs de 11 heures, seuls quelques agents d’entretien nettoyaient encore la cour. Mais plusieurs dispositifs de lave-mains sont installés. L’accès à la cours est conditionné par le lavage obligatoire des mains.