Des Burkinabè bloqués à l’extérieur en raison des mesures anti-Covid-19 rentrent progressivement au pays depuis début mai. Ils doivent cependant être mis en quarantaine pendant 14 jours avant de retrouver leurs familles et proches. Les conditions d’accueil et d’isolement ne sont toutefois pas commodes, selon un rapatrié joint au téléphone.
JL (il a requis l’anonymat) fait partie de ces rapatriés arrivés à Ouagadougou le vendredi 22 mai dernier, à bord d’un vol spécial de rapatriement. Dans l’avion, raconte-il : « on pouvait lire sur les visages une joie et un soulagement mêlé quand même à de l’anxiété du fait de la quarantaine qui nous attendait». Plus d’une vingtaine de Burkinabè bloqués dans plusieurs pays d’Europe ont bénéficié de ce vol parti de Paris en France. Dès leur arrivée, ils ont été accueillis par des agents de santé. « C’est véritablement un retour de voyage pas comme les autres. Pas de rang pour la vérification des documents d’identification, encore moins l’attente pour récupérer ses bagages avant de retrouver les siens qui viennent vous chercher tout joyeux. Ça a été un accueil chaotique », raconte JL tout de même soulagé de rentrer enfin au Burkina. Aucun membre de la famille des passagers n’étaient présentes.
De l’aéroport, les passagers ont été conduits dans un hôtel de la ville de Ouagadougou. La répartition des rapatriés dans les hôtels a également été chaotique selon JL. « Pour le dernier groupe, nous avons dû patienter de 12h à 18h sous le soleil avant d’être dirigés vers nôtre hôtel. On aurait dû au moins prévoir de l’eau et des toilettes, car, il faut le souligner, nous n’avons pas été accueillis à l’entrée de l’aéroport mais par la sortie réservée au fret », témoigne-t’il.
Il ajoute que c’est au deuxième jour de leur confinement que le premier prélèvement a été fait pour les tests.
Son premier résultat a tardé à venir pendant que les autres avaient déjà leur résultat. « J’ai eu une peur bleue en n’ayant pas eu mon résultat au même moment. Mais je suis testé négatif. J’attends les 2 autres prévus cette semaine et début juin », explique le jeune homme qui espère retrouver rapidement les siens.
Le quotidien de JL, dans la quarantaine reste pratiquement le même comme ce qu’il vivait en Europe. « Les journées se passent de la même, avec le réveil très tôt pour prendre sa douche, ensuite ouvrir son ordinateur et essayer de travailler sur ses projets en attendant la visite d’un membre de l’équipe médicale pour la prise de température, puis les membres de l’hôtel pour les repas », raconte-il.
Confinés individuellement dans des chambres d’un hôtel de la ville de Ouagadougou, des Burkinabè rapatriés de l’Europe bénéficient quotidiennement d’un petit-déjeuner, un déjeuner et un diner. Les conditions de mise en quarantaine ne sont cependant pas les plus confortables du fait de la qualité de la nourriture et de la faible connexion de l’internet pour poursuivre le télétravail pour certains.
Les précautions sont prises par le personnel médical et de l’hôtel pour se protéger à travers le port permanent de masque, la distanciation physique et le lavage régulier des mains. Les rapatriés mis sous quarantaine sont soumis à trois tests avant la fin de leur isolement.