L’acteur burkinabè Issaka Sawadogo crève l’écran au Burkina Faso. Une vingtaine de prix obtenus, des rôles dans plusieurs films africains et européens, Issaka a d’abord commencé par le théâtre. Il est d’ailleurs membre fondateur du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO). Dans son dernier long métrage, » Walter », il joue le rôle d’un vigile qui déjoue les plans d’un groupe de cambrioleurs.
Issaka Sawadogo aime le domaine culturel depuis son jeune âge. Après de petits rôles de figurants devant la caméra, il se consacre véritablement au cinéma à partir des années 2000. Tout a commencé en 1987, lorsqu’il s’est lancé dans le théâtre aux côtés du dramaturge Jean Pierre Guingané décédé en 2011. « Tout de suite, Jean Pierre a vu que j’étais quelqu’un qui avait beaucoup de talent. Il a commencé à me donner des premiers rôles, des rôles costauds où il fallait beaucoup apprendre les textes pour pouvoir passer. Et en création théâtrale, je proposais beaucoup de choses donc du coup, l’entente entre lui et moi est partie de là », se rappelle-t-il. Fort de ce « talent », Issaka s’envole pour la Norvège « pour poursuivre (sa) carrière professionnelle ». Il jouera alors pour la première fois à l’écran, un rôle principal, dans le film ‘’ Exoticore ‘’, un court métrage norvégien. Depuis, l’acteur est sollicité dans une vingtaine de films, courts et longs métrages africains et européens. Il a remporté une vingtaine de prix dont celui du meilleur acteur de la francophonie.
Le Mooré, une opportunité pour faire connaitre le Burkina
Issaka Sawadogo sait allier créativité et innovation dans ses jeux de scènes. Il n’hésite donc pas à parler le Mooré, sa langue maternelle, dans ses films avec pour but de valoriser la culture burkinabè et africaine dans le monde. « Quand on voit travailler l’acteur, on oublie qu’il est africain jusqu’au moment où il parle africain et on ne comprend pas. On dit alors ‘’qu’est-ce qu’il a dit, qu’est-ce qu’il a dit ! ’’. Pour moi, ce sont des opportunités que je saisis pour être un ambassadeur de la culture burkinabè dans le monde entier », dit-il.
L’acteur burkinabè inspire de nombreux jeunes dans le domaine du cinéma dont Oumar Dagnon, jeune réalisateur, auteur du long métrage. ‘’ A bout de souffle’’. « C’est un acteur qui cherche toujours à donner le meilleur de lui-même en cherchant à comprendre son personnage parce qu’un acteur qui n’a pas bien compris son personnage viendra faire de la récitation et il n’y aura pas d’émotions », témoigne Oumar.
Issaka Sawadogo dit se sentir plus à l’aise dans les films d’action au regard de son physique imposant. Sa certitude, le cinéma africain a de beaux jours devant lui à condition que les moyens financiers, intellectuels et humains soient mis dans les projets des réalisateurs.