Au Burkina Faso, des jeunes n’attendent plus l’aide de l’Etat pour mener des initiatives de développement communautaires. Ils ont décidé de compter sur leurs propres forces pour réfectionner les routes ou barrages.
Ambiance de travail le samedi 20 juin 2020 à Bassinko, quartier de Ouagadougou situé à la sortie Nord. Munis de pelles, de charrettes, de brouettes de pioches etc., des jeunes du quartier ont consacré leur journée à la réfection des voies d’accès principales au centre-ville.
Résident à Bassinko, Jonas Relwendé déplore le fait que le quartier soit toujours coupé du reste de la ville chaque fois que la pluie tombe. Pour prévenir, ils ont donc décidé à travers une association des résidents de ce quartier de refaire la route pour éviter les mauvaises surprises. « Il y a trois raviers qui relient Bassinko aux autres quartiers il y a deux qui sont en très mauvais état. Nous avons donc décidé de les réparer en cotisant pour acheter les ciments. Les passants nous ont accompagnés», explique Jonas qui déplore également l’inaction de l’Etat.
Cette initiative n’est pas un cas isolé au Burkina Faso. A Pô, localité située à environ 150 km de Ouagadougou, des jeunes ont également décidé de réfectionner la route nationale 25 du fait de la dégradation avancée. Selon Ouêbéléna Oussalé, habitant de Pô, le déclic est parti suite à la mort d’un vieil homme après une chute. « Nous avons constaté que les autorités nous ont lâchés. Les jeunes du Nahouri ont donc décidé de s’organiser parce que les cris de cœur n’ont pas été entendus. C’est pour cela que les jeunes ont décidé de prendre leur destin en main », raconte Oussalé.
Après la délimitation des zones dangereuses pour prévenir les usagers, les jeunes ont lancé la mobilisation en appelant chacun à jouer sa partition pour éviter un nouveau drame. « C’est par les réseaux sociaux que les jeunes se sont mobilisés pour mener ces travaux de réfection. Chacun a apporté ce qu’il peut et c’est comme ça que les travaux ont commencé », rapporte Oussalé. Selon, il s’agit aussi pour les jeunes de mettre en œuvre les valeurs prônées par l’ancien président Thomas Sankara.
Bien avant dans le village de Dawelgué (Saponé), et à Djibo (province du Soum), des jeunes se sont aussi mobilisés pour la réfection des barrages de ces localités.