Des organisations de la société civile et des partis politiques peinent à s’accorder sur les moyens pour parvenir à la réconciliation au Burkina Faso. Selon Serge Bambara dit Smockey, membre du Balai Citoyen seul la justice peut permettre de réconcilier les Burkinabè. Pour d’autres invités, la justice transitionnelle apparaît comme un complément à la justice dite classique.
« La paix n’empêche pas la justice. Plus il y aura la justice, plus la paix sera évidente », se convainc Serge Bambara dit Smockey, membre fondateur du Balai Citoyen, au cours de l’émission Ya’Débat enregistré le vendredi 26 juin 2020. Pour lui, les Burkinabè n’ont pas besoin de la justice transitionnelle mise en place à travers le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale. L’objectif du HCRUN : contribuer à la réconciliation après l’insurrection populaire d’octobre 2014.
Selom Smockey tous ceux qui ont commis des crimes au Burkina Faso doivent d’abord répondre de leurs actes devant la justice dite classique. « Si les gens ont le courage de reconnaître ce qu’ils ont fait, à partir de ce moment, on peut parler de réconciliation. Si vous attrapez votre voleur et qu’il refuse de reconnaître qu’il est voleur, il n’y aura jamais pardon ni réconciliation (…) Réconciliation d’accord, justice d’abord », soutient-il.
Conseillère au HCRUN, Aïcha Ouédraogo assure que la justice transitionnelle permet de résoudre certains problèmes au-delà des compétences de la justice classique. « La mission fondamentale du HCRUN, c’est d’aller à l’apaisement des cœurs. Selon ses explications, la justice transitionnelle à travers cette institution permet de mener des plaidoyers de reconnaissance de culpabilité pour aboutir au pardon. « La justice transitionnelle n’occulte pas la justice classique. On travaille en tandem (…) la justice classique désigne les coupables, détermine la sanction et vous n’êtes plus obligés de vous parler. La justice traditionnelle a l’avantage de transcender la justice classique et d’aller au processus de réconciliation », affirme-t-elle. Aïcha Ouédraogo se dit persuader que la réconciliation est un processus pour aboutir au pardon.
François Kaboré, membre de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) propose une concertation nationale comme moyen pour parvenir à la réconciliation. « Il faut que toutes les composantes de la société s’asseyent pour qu’on puisse débattre. Cela va permettre d’aller de l’avant », affirme-t-il. Pour lui, la justice classique ne peut pas résoudre tous les problèmes.
L’émission Ya’Débat du Studio Yafa est diffusée tous les samedis à partir de 10 heures sur l’ensemble des radios partenaires.