Des jeunes prennent en main le développement local à travers la réfection de routes ou de barrages. Pour les invités de l’émission Ya’Débat, ces actions constituent une prise de conscience populaire. Les autorités évoquent l’insuffisance des ressources financières pour répondre aux attentes.
« A Bassinko, en dehors des logements que nous avons reçus, nous vivons un calvaire. Pendant la saison des pluies, les habitants se posent une question: est-ce qu’il faut sortir immédiatement ou faut-il attendre deux heures ? Les radiers sont pleins. A moto ou même avec une voiture 4X4, ce n’est pas évident de pouvoir sortir », fait savoir Aboubacary Barro, président de l’Association des résidents de la cité de Bassinko (ARCIBA), un quartier de l’arrondissement 8 de Ouagadougou. En réponse, des résidents de la cité ont décidé de prendre leur destin en main en menant des travaux de réfection avec les moyens du bord.
Pour l’Organisation démocratique des jeunes (ODJ), cet exemple est le symbole de la démission de l’Etat et la commune. « Ces types d’initiatives ne se retrouvent pas à Ouagadougou uniquement. Vous verrez, un peu partout au Burkina Faso, les populations se mobiliser pour faire face aux problèmes qu’ils vivent. C’est au regard de la démission de l’Etat », estime Yssouf Paré, membre de l’ODJ. Il appelle les municipalités à assumer leurs responsabilités.
Manque de finances
« Dans tous les lotissements qui sont faits aujourd’hui, vous allez voir que les municipalités, les maires, les conseillers, sont préoccupés à distribuer les parcelles plutôt que de viabiliser correctement ces endroits afin que les gens puissent vivre dignement », soutient Paré. Pour lui, ces actions citoyennes de développement local constituent une prise de conscience des jeunes.
Scarlett Zongo, conseillère technique en environnement auprès du maire de Ouagadougou reconnaît les préoccupations soulevées. Mais, les mairies sont confrontées à l’insuffisance des ressources financières selon elle. « Ce n’est pas la volonté qui manque, ce sont les moyens qui font défaut. Quand on fait un budget communal, dans la plupart des cas, on a 80% qui sont destinés au fonctionnement et 20% à l’investissement. 20% ce n’est pas beaucoup. Si on n’arrive pas à lever beaucoup de fonds, c’est difficile de planifier des investissements conséquents ». Zongo assure que des projets sont en cours d’élaboration pour résoudre ces problèmes.
L’émission Ya’Débat est diffusée tous les samedis à partir de 10 h sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa.