Les petites et moyennes entreprises reprennent progressivement du souffle après les secousses de la pandémie de la Covid-19 au Burkina. De jeunes entrepreneurs reconnaissent une embellie progressive des affaires, mais attendent impatiemment la réouverture des frontières.
Dans son showroom situé au quartier Gounghin de Ouagadougou, Martial Wilfried Bado supervise l’installation de nouvelles ampoules. Il veut donner plus de lumière et de couleur à sa boutique. Il y a quelques semaines, fait-il remarquer, tout son espace de travail a été relooké. Ce jeune économiste est fondateur d’une petite entreprise spécialisée dans la création d’objets de papeterie et de gadgets aux couleurs de pagnes traditionnels africains. Des calepins, blocs notes, agendas ou tasses de thé habillés en Faso danfani, Koko dunda ou Bazin. L’entreprise a connu une période de turbulences, reconnait-il, à cause de la Covid-19.
« Nous avions trois types de clients : les particuliers, les entreprises privées et publiques et les événementiels. Les gros clients sont les deux derniers qui commandaient en quantité. Avec la pandémie de la Covid-19, nous n’avions plus de gros clients. Il fallait se contenter des commandes individuelles », explique le jeune entrepreneur qui emploie cinq personnes toutes âgées de moins de 30 ans. Mais progressivement, les affaires reprennent. « Depuis la mi-juin, on a senti que les choses pouvaient redémarrer. Mais il a fallu repenser notre business », ajoute Martial Wilfried Bado.
Germaine Birba a pour sa part regagné son institut de beauté après trois mois de fermeture. Selon la jeune dame, la frayeur a fait place à la résilience. Perruque en main, la jeune cheffe d’entreprise nous fait visiter les différents compartiments de son institut constitués de plusieurs sections : coiffure, esthétique, soins du corps et du visage, massage. « Les habitudes reprennent Clopin–clopant, ce n’est pas toujours évident. Mais les femmes ont besoin de se faire belles, les hommes ont besoin de se faire beaux. Ça commence à reprendre, mais ce n’est pas encore l’affluence d’avant Covid », précise la jeune dame qui dit employer directement une dizaine de personnes.
Kévin Kaboré par contre reconnait que son entreprise n’a pas connu une période de moue, malgré la pandémie. Bien au contraire. Spécialisée dans l’intégration de solution informatique et marketing, l’entreprise que dirige le jeune homme d’une vingtaine d’années, a beaucoup plus travaillé au temps fort de la crise. « On a des partenaires qui nous ont sollicités parce qu’on a des solutions informatiques qui permettaient à leurs employés de travailler à distance. Le travail était donc plus pénible que rentable ». Par contre, les finances ont fait défaut. « Economiquement parlant, il fallait trouver des plans B pendant la Covid-19. Ce sont les payements plutôt qui étaient au ralenti. La demande n’a pas cessé, par contre, le recouvrement n’était pas évident. Se faire payer a été le problème », regrette Kévin Kaboré.
Les jeunes entrepreneurs rencontrés souhaitent une réouverture des frontières, ce qui selon eux, permettra une reprise totale de l’activité économique.