Les examens du CEP et du BEPC débutent ce 14 juillet 2020 au Burkina. Ces examens se tiennent dans un contexte marqué par la Covid-19 qui a perturbé les programmes scolaires. De jeunes candidats appréhendent les épreuves avec incertitude.
Au lycée Philippe Zinda Kaboré, le plus grand lycée de la capitale burkinabè, l’heure est aux derniers réglages. L’administration est beaucoup sollicitée. Dans son bureau, le directeur du centre d’examen du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC), Madi Compaoré tient une réunion. Autour de la table, des examinateurs prennent note des dernières consignes. « C’est inhabituel. Normalement le BEPC devait être derrière nous. Il n’y a pas de vacances. Mais tout ira pour le mieux (…) », espère le directeur. Il explique que tout est fin prêt pour le début des épreuves. Covid-19 oblige, l’accès aux salles d’examen sera conditionné au port du masque, soutient Madi Compaoré.
Devant les salles d’examens, la crispation se lit sur les visages. Yacine Seck, candidate au BEPC ne cache pas sa peur. « J’avoue que je ne suis pas prête. Le temps de préparation n’a pas suffi. Je n’ai pas bien assimilé les cours à la télé. J’ai la foi, mais j’ai peur », explique la jeune candidate qui repasse pour la deuxième fois cet examen. Cette année, malgré l’incertitude, elle dit croire en ses chances.
Par contre Abdoul-Amid Bikienga, 18 ans, affiche une certaine sérénité. Il reconnait toutefois que les programmes scolaires n’ont pas été achevés. Il lui a fallu suivre les cours diffusés à la télévision. Là aussi, le contexte ne s’y prêtait pas affirme-t-il. « A la maison, mes sœurs préféraient regarder les télénovelas. Cela m’empêchait de suivre les cours télévisés ». Le candidat espère donc que les épreuves seront abordables au regard du contexte particulier. Mais pour le directeur du centre d’examen, Madi Compaoré « un élève conscient qui a effectivement suivi les cours avec attention ne devrait pas avoir d’inquiétudes ».
Plus jeune, plus serein
Autre lieu, atmosphère différent. Dans la cours de l’école primaire de Wemtenga, un quartier de la ville de Ouagadougou, des candidats au Certificat d’étude primaire (CEP) courent en riant aux éclats. L’air insouciant, ils passent de salle en salle pour chercher leurs tables de composition. Aicha Ouédraogo, 12 ans, n’attend que les premières épreuves. « Je suis sereine car je me suis bien préparée pour passer le CEP. Je suis forte en dictée mais j’adore toutes les matières qu’on enseigne en classe », dit-elle. Le jeune candidat Abdoul-Aziz Diouf, 12 ans, qui rêve de devenir architecte, a déjà identifié sa salle et sa table de composition. Timidement, il explique qu’il s’est préparé, surtout avec les cours diffusés sur les chaines de télévision.
« Je vais toutefois faire quelques révisions avant de rentrer à la maison », précise-t-il. L’école primaire Wemtenga accueillera des candidats de trois écoles. Dans les salles de composition, des dispositifs de lavage de mains sont déjà installés. « Tous les candidats seront soumis au port du cache-nez », rappelle Abdramane Yamoégo, président du centre. Il craint toutefois que la distanciation ne soit respectée. Les candidats seront à deux sur les table-bancs.
Pour cette session 2020, 446 138 candidats composeront pour obtenir le premier diplôme. 317 995 candidats ont été enregistrés pour le BEPC.