Trois incendies de marché en l’espace d’un mois. C’est un sale temps pour des commerçants de Ouagadougou qui voient leurs marchandises et investissements partir en flammes. Il y a quelques années, une série d’incendies avait déjà touché plusieurs marchés de la capitale.
Le 9 janvier 2023, le marché de Nioko II, un quartier populaire situé dans la partie Est de la capitale burkinabè partait en feu, faisant d’importants dégâts. Le dimanche 29 janvier, c’était au tour du marché de Sankar-Yaaré, l’un des plus importants de la capitale de subir la furie des flammes.
Dans un communiqué, le gouvernement précisait qu’une « centaine de boutiques sont parties en fumée » et que des « enquêtes sont d’ores et déjà ouvertes par les services compétents pour déterminer les causes du drame et situer le cas échéant toutes les responsabilités ». Enfin dans la soirée du 30 janvier, un incendie est parti d’un bâtiment R+2 abritant des commerces, non loin du grand marché de Ouagadougou.
En attendant l’enquête…
Des témoins disent avoir entendu des bruits d’explosifs au marché de Sankar-Yaaré avant le départ du feu. Mais selon Seydou Zangré, secrétaire général du conseil national de l’économie informelle, il ne faut pas incriminer sans preuves. « Pour le moment il faut éviter d’indexer quelqu’un. Par exemple à Sankar-Yaaré on dit que l’incendie est lié à l’explosion du Faraway, ce n’est pas évident », dit-il.
Pour lui, ces épisodes d’incendies à répétition méritent une attention particulière aussi bien de la part des autorités que des commerçants. « Nous sommes dans une période d’insécurité et là où il y a l’insécurité, il y a des paramètres à ne pas négliger. On a vécu ce phénomène d’incendie il y a 6 à 7 ans quand plusieurs marchés ont été brulés. Il y a eu des enquêtes, la police scientifique a fait de constats, mais jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas eu de résultats. En attendant, ce sont les commerçants qui souffrent », a poursuivi le secrétaire général du conseil national de l’économie informelle.
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Seydou Zagré reconnait qu’il y a du désordre dans les marchés et qu’il faut revoir leurs organisations. « S’il faut revoir la sécurité au niveau des marchés, même s’il faut des sacrifices, il faut le faire. S’il faut déguerpir les gens pour passer, il faut le faire », a-t-il insisté, avant d’ajouter qu’il faut des actions urgentes pour sauver ce qui peut encore l’être.
Cette série d’incendie rappelle 2016 quand près de 30 commerces, marchés et yaars et restaurant avaient été touchés par les flammes dans la seule ville de Ouagadougou en quelques mois. Le commissaire Missa Millogo, directeur de la police scientifique à l’époque révélait entre autres que la moitié des cas d’incendie était est liée à une intervention humaine.
Alors ministre de la sécurité en charge de la sécurité, Simon Compaoré clamait la nécessité de débusquer les éventuels pyromanes « les trouver et les dissuader » pour qu’ils ne commettent plus de tels actes.