De jeunes burkinabè ont de plus en plus recours aux réseaux sociaux pour initier des chaines de solidarité. Les dons en nature ou en espèces sont ainsi récoltés grâce aux différents appels lancés sur notamment Facebook.
Bintou Ouédraogo ne cesse de remémorer ce geste. Il y a environ 2 mois elle a bénéficié de deux motos pompes grâce à une chaîne de solidarité formée sur le réseau social Facebook.
Tout est parti d’un cliché du jeune photographe Roméo Traoré sur la souffrance des femmes maraîchères du barrage de Tanghin. Ce cliché posté sur son profil Facebook a touché la sensibilité de plusieurs de ses amis et utilisateurs de cette plateforme.
Une levée de fonds est ainsi lancée pour venir en aide à ces femmes maraîchères . Résultat : l’acquisition de deux motos pompes. « J’ai vu à ma droite des vieilles qui étaient en train de travailler. Je me suis dit tient! Ça cadre un peu avec ce que je fais avec les jeunes grouilleurs. Je descends dans leur jardin. J’ai proposé de les aider à puiser l’eau. Donc je remplissais les arrosoirs et elles partaient arroser jusqu’ à finir. C’est comme ça que j’ai pu obtenir le cliché que vous avez vu qui a suscité l’engouement du public de Facebook », raconte le jeune photographe, reconnaissant envers les donateurs.
Ces motos-pompes soulagent les souffrances selon Bintou Ouédraogo. « Cela fait 16 ans que nous utilisons des arrosoirs pour arroser nos jardins. Ces motos-pompes amélioreront notre production et nous serons soulagés des corvées », fait-elle savoir.
Le cas de Bintou n’est pas isolé. Des images des huttes de fortunes de déplacés internes ont aussi touché la sensibilité de plusieurs internautes. Certains se sont mobilisés pour leur apporter des vivres. D’autres se sont engagés à payer le loyer pour une année. Une jeune candidate a bénéficié d’une lampe solaire pour préparer son examen grâce à une publication de Fredy Lino. « Il y a quelques semaines, je rentrais de ma virée nocturne lorsque j’ai aperçu une jeune fille en train d’étudier sous les lampadaires publics. Elle disait ne pas avoir de l’électricité à la maison. J’ai évoqué sa situation et une bonne volonté lui a offert une lampe solaire. Une autre s’est engagée à lui offrir une bourse si elle obtient son BEPC », explique fièrement Fredy.
La plupart des initiateurs et contributeurs sur les réseaux sociaux affirment le faire sans rien attendre en retour. Leur seule récompense: la satisfaction morale.