Des crocodiles vadrouillant dans les rues de Ouagadougou, sous la pluie. Des photos et des vidéos de ce spectacle peu commun ont été relayées sur la toile. La sortie des reptiles du parc urbain bangr wéogo, situé au centre de la capitale burkinabè, fait craindre le pire aux riverains.
Après la grande pluie du 15 juillet 2020, des photos et vidéos de crocodiles arpentant des rues dans la capitale, Ouagadougou, ont fait le tour des réseaux sociaux. La montée des eaux a délogé les sauriens du parc urbain bangr wéogo de leur habitat naturel. A chaque saison pluvieuse le constat est quasiment le même, des sorties de plus en plus récurrente de ces reptiles. Les habitants des quartiers riverains du parc urbain se disent inquiets quant au danger que représentent ces crocodiles en liberté. Abdoulaye Tapsoba, pêcheur au barrage de Tanghin craint la présence de ces reptiles sur son lieu d’activité. « Ils sont souvent pris dans nos filets et nous sommes obligés de les déchirer pour leur laisser le passage », explique Abdoulaye. Des agressions de crocodiles sont souvent enregistrées dans les eaux de ce barrage. « Vous voyez cette plaie. Elle est certes guérie, mais la douleur persiste. J’ai été agressé par un crocodile l’année passée alors que je pêchais dans le barrage. Le barrage est souvent plein de crocodiles. Nous avons plusieurs fois interpellés les autorités, mais c’est silence radio », explique le pêcheur.
En août 2019, la famille Ouédraogo s’est réveillée avec un visiteur inattendu. Un crocodile dans la concession au quartier Tanghin. C’est ainsi chaque année en saison pluvieuse. « Ce jour-là, nous avions eu très peur », se souvient encore Daouda Ouédraogo. Heureusement renchérit-il, « il n’avait pas l’air agressif mais nous ne savions pas comment le ramener dans son environnement. Nous avions dû alerter les gestionnaires du parc ».
Plus de 1000 crocodiles, un périmètre dégradé
Les pêcheurs du barrage de Tanghin affirment dénombrer plus de 1000 crocodiles dans le parc. Avant, explique Moussa Zongo pêcheur, un périmètre était bien délimité pour ces animaux. « Ils y étaient et ne se baladaient pas comme on le voit ces derniers temps. Il y avait une bonne gestion et un bon entretien. On peut dire qu’ils sont laissés à eux-mêmes », déplore M. Zongo.
Ces crocodiles en liberté sont aussi une menace pour certains usagers des routes qui longent le parc. Selon le jardinier Issouf Ouédraogo, le danger est réel. « Nous vivons presque tous les jours avec eux, mais on n’en sait jamais. Ils ont plusieurs fois agressé des passants ici », informe le jeune homme.
Le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé reconnait la menace que présente la vadrouille des crocodiles dans la capitale. Il assure que ces reptiles seront relogés dans une mare près de Ouagadougou, grâce à un projet de délocalisation en étude au ministère en charge de l’Environnement.