Plus d’un million de jeunes burkinabè enrôlés sur les 2 300 000 nouveaux inscrits sur le fichier électoral selon les chiffres de la CENI. Un résultat satisfaisant pour les responsables de l’institution, qui ont mené des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias. Plusieurs jeunes disent s’être décidés à s’enrôler après avoir été touchés par ces campagnes.
Sur son profil Facebook, Amadou Drabo, agent de la fonction publique, brandit sa carte d’électeur. Le jeune homme dit s’être inscrit sur le fichier électoral dès le 23 juin, au lancement de l’opération d’enrôlement dans la région du centre. « Ce sont les jeunes qui apportent le changement. Je suis jeune et je n’ai pas besoin qu’on m’encourage à aller m’inscrire sur une liste électorale. Ma voix compte et une seule voix peut apporter le changement dont on aspire », explique-t-il. A la différence de Amadou, l’étudiant en informatique Ibrahim Kaboré dit avoir attendu le dernier jour de l’opération d’enrôlement pour se décider. « J’ai beaucoup hésité car je ne voulais pas m’enrôler. En Afrique les régimes au pouvoir n’organisent pas les élections pour les perdre ,pourquoi donc s’enrôler quand on sait que ce sont les mêmes gens qui seront là. C’est le message d’une campagne qui m’a incité à aller m’inscrire ; c’est un droit citoyen », analyse l’étudiant.
Après l’inscription sur le fichier électoral, l’autre étape consiste à aller voter. La commerçante Aïda Kafando dit ignorer pour l’instant si elle prendra part aux élections. « J’ai ma carte, certes, mais je ne sais pas si je voterai le 22 novembre prochain. C’est un droit citoyen de voter, mais il faut être convaincu du programme que proposeront les candidats », dit-elle.
Chercher les jeunes là où ils sont : sur les réseaux sociaux
Selon Yacouba Ouédraogo, responsable de la cellule de communication de la CENI (Ndlr. Commission électorale nationale indépendante), les jeunes constituaient la principale cible de l’opération de révision du fichier électoral. C’est pourquoi une campagne de sensibilisation a été initiée, notamment, sur les réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux constituent une option délibérée parce que le potentiel des jeunes se trouvent à Ouaga et à Bobo là où il y a internet même s’il n’est pas de bonne qualité (…). Les jeunes sont sur les réseaux sociaux et c’est là-bas que nous devons aller les chercher », laissait-il entendre au cours de l’émission Ya’Débat du 10 février 2020.
Des campagnes ont également été menées dans les médias et sur les réseaux sociaux par des organisations de la société civile dont la Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (Codel) qui dit avoir touché « plus de 630 000 personnes en âge de voter », selon Lydia Ouédraogo, secrétaire exécutive. Ces campagnes de sensibilisation auront porté des fruits puisque selon les chiffres de la CENI, les jeunes représentent 52% des nouveaux inscrits sur la liste électorale soit plus d’1 196 000. Les villes de Ouagadougou et Bobo Dioulasso enregistrent plus de 40% des nouveaux enrôlés.