Rentrée scolaire onéreuse dans plusieurs établissements privés de Ouagadougou où les frais de formation ont été revus à la hausse. Pendant que certains responsables justifient cette augmentation par le renforcement des mesures sanitaires liées à la pandémie à Coronavirus, d’autres par contre avancent la nécessité d’améliorer la qualité de l’éducation.
Assise devant le service de comptabilité à l’école primaire privé Carmen Kisito de Ouagadougou, Mme Ouédraogo tient une fiche de renseignement. Elle attend depuis près d’une heure son tour pour échanger avec le comptable. Les frais de scolarité de son enfant en classe de CE2 sont passés de 85 000F à 120 000F CFA. « Je suis venue pour comprendre cette augmentation. Je constate une augmentation même sur la cantine, la tenue scolaire, etc. », montre-t-elle du doigt la fiche qu’elle tient en faisant grise mine.
Pour elle, il ne devrait pas y avoir d’augmentation cette année ; quelle que soit la raison. Elle s’explique : « Avec la situation sanitaire rien ne bouge. De plus les enfants ont arrêté les cours depuis 6 mois. Ils n’ont pas fini l’année scolaire. Il a fallu payer des cours d’appui pour les remettre à niveau. Ça fait donc une double dépense », insiste la parente d’élève. Difficile d’avoir les raisons de l’augmentation de la scolarité dans cette école. Le comptable se réserve de tout commentaire. « Je ne peux rien vous dire. Les responsables de l’école ne sont pas là », se contente-t-il.
L’amélioration de la qualité de la tenue scolaire, de la cantine, le renforcement de la sécurité, l’introduction d’une nouvelle matière en informatique, le suivi individuel des élèves. Ce sont là, entre autres raisons qu’avancent les responsables du collègue Saint-Antoine. Le collège a augmenté de plus de 50 000F CFA, les frais de scolarité des classes de la 5e à la 3ème. « J’ai eu des vertiges et des maux de têtes, quand j’ai vu les nouveaux frais de scolarité. Plus de 60 000F d’augmentation, c’est trop. Surtout que cette situation sanitaire mondiale a tout mis au ralenti », fulmine Cécile Valéa, parente d’élève. Elle dit avoir hésité plusieurs fois avant de confirmer l’inscription de son enfant qui doit faire la classe de 4ème. « Le délai des inscriptions était prévu pour le 15 aout. Ce n’est que cette semaine que j’ai pu payer le premier versement», ajoute, la dame, d’une voix triste.
L’autre option : changer d’école
Martin Tiendrebéogo a, lui aussi, déboursé 250 000F CFA pour chacune de ses deux filles (CE1 et maternelle) au lieu de 170 000 FCA de frais l’année dernière. Elles sont inscrites à l’école Les Lilas. Ici, on rattache cette hausse à la Covid-19. Avec la pandémie, l’administration dit vouloir réduire les effectifs par classe. «Nous ne prendrons que 40 élèves par classe pour permettre à chacun d’avoir sa table d’étude », explique la responsable.
Sayouba Ouédraogo, parent d’élève déplore ces augmentations sans raisons valables selon lui. « Comment peut-on payer plus de 300 000F pour l’école maternelle », enrage-t-il. La qualité de l’éducation est certes un élément important poursuit-il, mais il faut des limites. Sayouba a dû inscrire ses filles dans une autre école dont la scolarité n’excède pas 100 000F CFA.
Malgré ces augmentations, des parents d’élèves ont fait le choix de maintenir leurs enfants dans ces écoles. Un choix coûteux qu’ils justifient par le sérieux et les bons résultats aux examens qu’engrangent ces établissements.