Venus de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs, des exposants de la rue marchande du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se plaignent de la morosité du marché. Une équipe du Studio Yafa a fait le marché à la Maison du Peuple, Place de la Nation et à l’espace du Camp fonctionnaire, en face de la cathédrale.
Trois sites accueillent les rues marchandes à l’occasion du 28e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), la Maison du peuple, la Place de la Nation et l’espace du Camp fonctionnaire situé en face de la Cathédrale. Le premier contact avec ces lieux, c’est le parking à l’entrée. Des centaines d’engins deux roues et quatre roues sont garés à perte de vue sous le regard vigilant des parkeurs qui hèlent, courent, à la recherche de clients. Il faut se faire le maximum de recette.
Dégustation…
A l’entrée, après le check point des Forces de l’ordre, en chacun de ces lieux, on est non seulement accueillis par les vendeurs qui ont installé leurs marchandises dans les différents stands et qui proposent leurs produits, mais aussi les parfums d’encens mélangées au fumet des brochettes, poulet et autres grillades.
On se croirait dans un marché ordinaire !Des commerçants qui approchent les visiteurs pour proposer leurs marchandises, certains discutent les prix, pendant que ce sont les échanges de contacts pour d’autres. L’on pouvait même se donner le luxe d’une dégustation-découverte de certains produits comme les jus, vins…
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Les marchands installés sur les sites des rues marchandes se plaignent de la morosité du marché. La main sous le menton, le visage crispé, c’est ainsi que nous avons trouvé Rosalie attendant impatiemment les clients dans son stand situé en fau camp fonctionnaire. Cette vendeuse de pagnes tissés se plaint de la lenteur du marché cette année.
Reine Carine Tiendrébéogo fait de la restauration et a pris un stand à la Maison du peuple. Elle a les mêmes impressions du marché: « Ça ne va pas ! on n’a rien eu. Même pas un client mais on est là. A 22h les policiers commencent à siffler pour qu’on ferme ».
« C’est pas comme les autres années (…) »
Un exposant qui a requis l’anonymat embouche la même trompette : « Ha le marché là, ça va pas ! C’est pas comme les autres années, mais on a l’espoir que d’ici les autres jours, ça va aller. On ferme à partir de 22h pour aller voir les films ».
Maimouna Diawara qui produit et commercialise des produits à base de beurre de karité a les mêmes impressions : « Pour le moment nous n’avons pas de marché, mais nous espérons jusqu’à la fin. Nos produits qui coûtent chers sont à 2500 FCFA ».
L’un des rares à avoir une autre opinion du marché est Amado Nana. Il confectionne et commercialise des espadrilles. « On espère que le marché vienne au fur et à mesure. C’est à partir de 14h qu’on sent que les gens viennent, jusqu’à 23h. Certains font des achats, d’autres prennent les contacts. Les prix des stands et l’assurance font 185 000 FCFA, mais on espère rentabiliser », a-t-il expliqué.
Les exposants sont unanimes, le marché est morose. Et pourtant, les visiteurs trouvent les prix des marchandises abordables.
Une explication de la situation…
C’est l’avis de certains visiteurs rencontrés. Pour cette visiteuse, les prix sont abordables : « On est venus tourner pour voir si on pourra avoir quelques souvenirs du FESPACO. Je suis là, il y a environ 20 mn et je tourne d’abord. Je trouve que les prix sont abordables ». Avis partagé par cette autre visiteuse : « On est venus pour acheter des épices. Moi quand je trouve les encens et les perles (baya), ça me va. Je trouve que les prix sont abordables ».
C’est Aimé Kaboré qui donne une explication: « Je suis venu soutenir un ami qui organise des tests de dépistage du VIH et de l’Hépatite B. Tout se passe bien. Je dirai que les prix sont abordables, mais c’est la situation nationale qui est difficile, mais on comprend. Les années passées ce n’était pas ainsi. Tous les Burkinabè doivent être résilients ».
Même si une des visiteuses pense que les prix sont élevés: « Nous sommes venues visiter et nous avons vu de belles choses. Ce sont les prix qui sont élevés pour nous ».
Ce 2 mars, le FESPACO, qui est à son sixième jour, est presqu’à son dernier tournant, car les rideaux vont tomber le samedi à venir. Le successeur du réalisateur somalien Ahmed Khadar, Etalon d’or de Yennega au 27e FESPACO en 2021 sera alors connu.
Boureima Dembélé