Sur les réseaux sociaux, leurs publications suscitent des milliers de réactions et influent parfois sur des décisions des autorités. Les influenceurs et activistes web, généralement jeunes, ont de la cote au Burkina Faso, notamment en cette veille de la campagne électorale. L’émission hebdomadaire Ya’Débat s’est intéressé à ce sujet. Influenceurs : anges ou démons ? Les invités croisent leurs idées.
Emmanuel Tapsoba, le reconnait sans sourciller : « Je suis proche d’un parti politique ». Jeune activiste et influenceur sur les réseaux sociaux, il communique, relaye et partage tout ce qui concerne ledit parti car estime-il, « il n’y a pas une loi qui interdit à un activiste de suivre un homme politique ». Par contre, Emmanuel dit s’être donné une ligne de conduite : avancer à découvert, ne pas dénigrer d’autres partis politiques pour le compte du sien. En la matière, il reconnait que certains influenceurs et web activistes jouent le mauvais rôle au nom des Hommes ou partis politiques, de façon camouflée. Ce n’est pas son cas, assure-t-il. « Je mets ma photo et j’assume ce que je dis. S’il y a quelque chose, je suis prêt à répondre. Je ne suis pas d’accord que les gens se cachent derrière les faux profils pour critiquer. Ils ne s’assument pas. Je n’avance pas masqué », clame l’invité.
Journaliste et bloggeur, Ange Gabriel Kambou note d’entrée de jeu qu’il n’y a pas d’instrument de mesure de l’influence venant d’une personne. Pour lui, l’influence ne peut se décréter sur la base des mentions « j’aime » que récoltent les publications de certains internautes. Pour lui, un influenceur est celui qui est capable de susciter une action. « Ceux qui peuvent appeler à une manifestation, où à une œuvre sociale et que les gens se mobilisent massivement. », précise le jeune journaliste. Par ailleurs, il dit ne voir aucun problème à ce qu’un influenceur ou web activiste s’engage auprès d’un parti politique. Tout est question de conviction et de recherche de bien-être. Tout comme Emmanuel Ouédraogo, Ange Gabriel Kambou estime qu’il faut jouer la carte de la transparence. « Il ne faut pas boxer en dessous de la ceinture», conseille-t-il, en reprenant les propos du ministre de la communication, qui pour qualifier les web activistes à la solde des hommes politiques a dit, que ce sont des gens qui boxent en dessous de la ceinture, c’est-à-dire sans aucune règle.
Pourtant, Dr Lassané Kaboré reconnait que l’utilité démocratique des influenceurs et web activiste est avérée. Par contre, il regrette certaines dérives. Raison pour laquelle il appelle les acteurs à être des citoyens responsables sur la toile. «Comment faire en sorte qu’à travers ma page Facebook, mon compte twitter, je puisse aider la démocratie à se raffermir, être une sorte de vigie, une force de proposition et d’interpellation pour que les lignes bougent au plan social ». C’est la question que tout influenceur et activiste web devrait se poser quand il agit sur internet, suggère l’enseignant d’université. Ange Gabriel Kambou lui note avec satisfaction, qu’au-delà des bords politiques, des influenceurs et activistes web ont influé sur le changement de certaines décisions. « Il y a eu des décisions qui ont été prises sous la pression des réseaux sociaux », précise-t-il. Effectivement ajoute Dr Lassané Kaboré, « l’agenda des web activistes influence celui des gouvernants ». Raison pour laquelle, certains estiment que » le pays est gouverné par Facebook ».
L’émission Ya’ Débat est diffusée tous les samedis à partir de 10 heures sur l’ensemble des radios partenaires.