La ville de Djibo connait une fois de plus un blocus depuis quelques jours, en raison de l’action des groupes armés terroristes. Les prix des denrées alimentaires flambent. Acculées et privés même d’eau potable, les populations exhortent une réponse urgente des autorités.
« Franchement, on ne sait pas quoi dire pour Djibo. On est vraiment perdus. Je peux qualifier la situation de chaotique, tragique, en réalité je ne sais quel mot même utiliser pour traduire la réalité de ce que les djibolais vivent. L’insécurité est montée à plus de 100 degrés », soupire un habitant de Djibo dont nous taisons le nom.
Il explique que la route principale qui permettait de ravitailler la ville est bloquée par les groupes armés depuis plusieurs semaines. A partir de Namsiguia, aucun conducteur n’ose encore progresser jusqu’à Djibo. Cette situation a créé une pénurie de presque tout dans la ville. Pire, notre interlocuteur ajoute que non contents d’avoir isolé la ville, les groupes armées ont déguerpi certains secteurs de la ville.
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« Même dans la ville, certains secteurs se sont déplacés. Djibo qui comptait 9 secteurs se résume en réalité à seulement 3 maintenant », dit-il, avant d’ajouter que certains habitants de la ville sont obligés de boire l’eau des puits. « C’est l’eau des puits traditionnels qu’on boit. Ceux qui ne savent pas vont estimer qu’on exagère, mais il faut vivre à Djibo pour comprendre » précise l’habitant désemparé.
Agir avant qu’il ne soit tard
B. O, un autre habitant apporte plus de précisions sur l’indisponibilité de l’eau courante. « Le groupe n°3 de l’ONEA de Djibo a été incendié. C’est ce qui a amplifié la pénurie d’eau au sein des ménages », note-il. Selon lui, la situation du blocus a fait flamber les prix de certains produits et certains services de l’administration publique assurent juste le minimum.
« A titre d’exemple, le sac de riz de 50 kg est à 2250 et Dieu seul sait à combien il sera payé les jours à venir. La ville de Djibo vit vraiment un calvaire ces derniers jours. Les services de l’administration qui sont encore là, font un service minimum », renchérit B.O
Les habitants interpellent les autorités à agir au plus vite, avant que la situation ne soit irrécupérable. « Si on se dit qu’on va attendre jusqu’à l’installation du gouvernement, les gens vont aller à Ouaga, s’il le faut à pieds, même s’ils vont mourir sur la route », conclut B.O comme par dépit.